LE SYSTEME JATROPHA
COMME MOTEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL DURABLE
Proverbe Togolais du peuple Ewe : Wometsoa deve si le amesi la noa xa wom o
Soyez conscient de la valeur réelle de vos ressources et ne les gaspillez pas. Faits une bonne appréciation de vos ressources, et utilisez-les à bon escient.
TABLE DE MATIERES
La branche, la feuille, le fruit du Jatropha. |
Plantation à grande échelle de Jatropha en Inde. |
Avant de faire un résumé essentiel des caractéristiques du système du Jatropha, nous expliquerons les raisons pour lesquelles le Projet Tomoka ‘ALIMENTS & BIOENERGIE’ initié par la Société GuKam, a décidé de s’abstenir de faire de plantations à grande échelle. GuKam, l’initiateur de notre projet, est convaincue que de vastes plantations de Jatropha ne sont ni viables ni désirables dans des pays extrêmement pauvres et petits comme le Togo.
Pas viable parce que la fuite de cerveaux durant ces 20 dernières années compromet les compétences de management et les aptitudes techniques pour réaliser de si grandes entreprises. Qui plus est, les entrepreneurs togolais ne possèdent pas assez de capitaux, et en plus, nos pistes rurales et autres infrastructures sont bien loin du minimum requis pour faciliter le transport en gros de matière première pour les grandes machines de Presse de l’huile et pour l’exportation du biocarburant. Une autre contrainte est le fait que l’Etat ne possède pas de terres agricoles suffisantes pour céder, vendre ou donner en location aux compagnies étrangères. Le plus souvent, l’Etat manque aussi de capitaux pour lancer et gérer de tels programmes complexes.
La monoculture de Jatropha à grande échelle n’est pas désirable non plus. Le fait de dépendre d’une seule source de revenu est risquant. En plus, la monoculture occupe plus d’espaces et cela peut mettre en danger la sécurité alimentaire nationale et la biodiversité dans les pays en développement. De larges plantations de Jatropha ne contribuent pas assez au développement économique des populations pauvres de ces pays. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas un seul exemple de pays en développement dans lequel de grandes entreprises étrangères ont considérablement et durablement amélioré les moyens d’existence des populations. Ce dont le Togo a le plus besoin, c’est d’améliorer le niveau de vie de ses populations les plus pauvres. Notre propre environnement des affaires se portera beaucoup mieux, si nos populations ont suffisamment de revenus. Et c’est justement ce qui va se passer quand nous optons pour une méthode de développement à petite échelle du Système Jatropha.
Les paragraphes qui suivent élucident la pertinence et le travail du Système Jatropha comme une méthode de développement rural durable. Il permet aux sociétés de taille moyenne, et de petite taille comme GuKam de faire des profits important au moment où elle introduise la culture et le traitement du Jatropha dans les milieux ruraux où les populations sont stimulées à participer intensivement dans tous les aspects de ces nouveaux efforts économiques
De la graine à l’Huile Végétal Pure (HVP) de la plante -- un processus simple. |
Toutes les parties de la plante Jatropha sont utiles. Une variété non toxique est produite au Mexique et au Mali. |
Dans un premier temps, nous présenterons les caractéristiques de la plante du Jatropha curcas. Ensuite, nous mettrons en exergue ses fonctions économiques, en mentionnant à la fois ses usages traditionnels et modernes. De là, on verra à quel point la grande nouvelle industrie de biocarburant qui se développe actuellement dans le monde ne fait qu’un seul usage du Jatropha: l’utilisation de sa graine comme matière première pour produire du biocarburant. Tous les autres usages et fonctions de la plante sont carrément ignorés, alors qu’ils sont décisifs pour un pays pauvre comme le nôtre, qui vise le développement socio-économique durable. Nos paragraphes sur les questions de durabilité et des objectifs de développement montreront comment le Système Jatropha y contribue efficacement. En effet, les développements de Plantations de Jatropha à petite et moyenne échelle, et des agro-industries sont appropriés et efficaces. Et mieux il en sera, lorsque nous combinerons le système Jatropha avec la culture progressive de produits vivriers et leurs transformations agro-industrielles.
Le Jatropha Curcas ou Pourghère en français, est un petit arbre de 6 mètres environ de hauteur, appartenant à la famille des Euphorbiacées. Il était une espèce sauvage non cultivée. Il est originaire du Mexique et de l’Amérique Centrale mais s’est répandu dans le monde tropical. Il abonde dans plusieurs régions tropicales et subtropicales comme l’Amérique du sud, l’Afrique et l’Asie. Il se répand rapidement à cause des projets commerciaux qui abondent sous forme de petites et grandes plantations du Jatropha dans les pays tels que le Brésil, l’Inde, le Mali, la Tanzanie, le Sénégal, le Ghana, la Mozambique, la Chine, Nicaragua et beaucoup d’autres encore.
Le Jatropha est une plante d’une durée de vie de 40 à 50 ans. Ce qui signifie que les agriculteurs n’auront pas à la replanter à chaque saison. La plante est facile à propager, pousse rapidement et résiste à la sécheresse. De bonnes récoltes de 2 à 4 kilos de graines par plante, par saison peuvent être obtenues avec un peu d’effort, bien que la méthode de récolte demande un travail intensif. Dès que la plante atteint sa maturité, (après la 4ème ou 5ème année de sa plantation) sa production en graines est stable.
A cause de la toxicité de ses feuilles, le Jatropha n’est pas brouté. Traditionnellement, il sert de clôture vivante (haie) autour des jardins, champs et maisons contre les animaux errants et sauvages. En plus, les clôtures sont souvent utilisées pour lutter contre l’érosion. Le Jatropha peut bien se développer sur des terres pauvres avec un minimum de pluie de 600 mm par an. Ce qui fait de lui, un produit attractif pour la planification de développement dans les milieux arides.
Le Jatropha ne devrait pas être planté près du manioc puisqu’il accueille les virus qui peuvent attaquer cette plante et vice versa. Il y a probablement des effets similaires vis-à-vis du millet (Sénégal) et de la noix de cajou (Mozambique).
Les fruits du Jatropha prêts pour récolte sur la Mini Pilote de Tomoka à Danyi. La récolte est d’ailleurs possible bien avant, dès que les fruits sont jaunes. |
Jatropha – florescence -- à la pépinière de démonstrations derrière le bureau Temporaire du Projet à Lomé. Plante de 4 semaines – issue de bouture. |
Chaque fruit de Jatropha contient 2 graines comme ceci. |
Une fois que le Jatropha atteint sa maturité, il continue de produire des graines. Le rendement en production de graines varie largement parce que le Jatropha peut germer sous différentes conditions. Au Mali, les haies produisent entre 0,8 à 1kg de graines par mètre de haie. La société FACT Fondation présente une vue d’ensemble de rendement en production de graine de différents coins du monde. Les faibles rendements en production de graines s’appliquent pour la plupart du temps aux jeunes plantes de 1 à 2 ans.
Le poids des graines sèches des plantes ayant atteint la maturité va d’une centaine de kg à 4,1 tonnes par hectare. Mais certains documents sur internet indiquent des chiffres allant jusqu’à 6 à 9 tonnes par hectare. - Des chiffres basés uniquement sur des prévisions et non des récoltes réalisées.
Le poids moyen de la graine sèche est de 750 grammes pour 1000 graines, ce qui équivaut environ à 1.333 graines pour un kilo. En fonction de la qualité du sol, la pluviométrie, la température et les intrants agricoles, on peut commencer par extraire l’huile des graines entre la deuxième et la cinquième année. La quantité d’huile recueillie varie entre 30 à 39% du poids de la graine. C’est donc une source d’énergie très appropriée pour un usage comme huile lampante pour l’éclairage, et pour alimenter des fourneaux pour cuisson. L’huile peut aussi être utilisée comme biocarburant pour plusieurs types d’engins diesel. Elle est facilement transformée en biodiesel moderne qui est très demandé partout dans le monde. La production d’huile par hectare serait au tour de 1, 5 tonnes. Traditionnellement, l’huile est largement utilisée pour produire du savon en Afrique et dans des pays comme le Portugal, jusqu’aux années 1960. Ces dernières années, l’huile sert aussi à produire plusieurs variétés de savons à usage domestique et de luxe – en particulier destinées aux consommateurs de classe moyenne des marchés occidentaux.
Toutes les parties de la plantes étaient traditionnellement utilisées pour des besoins médicaux et vétérinaires. Ceci est toujours le cas dans plusieurs pays africains. L’huile a un fort effet purgatif et est utilisée pour traiter les maladies de la peau et calmer les douleurs du rhumatisme. La sève qui coule de la plante sert à stopper l’hémorragie au niveau des plaies.
Les recherches sur les caractéristiques physiques et chimiques de l’huile du Jatropha (page 11 de AGROILS) montrent qu’elle est capable de jouer un rôle majeur dans les besoins en biocarburant de pays industrialisés: Elle peut facilement produire du biodiesel qui répond aux spécifications restreintes de l’Union Européenne (UE14214). La viabilité de l’huile de Jatropha comme carburant pour avion a aussi été démontrée. Le marché du carburant de l’aviation est capable d’absorber de grandes quantités. En plus, l’huile du Jatropha répond aux spécifications requises pour les grands producteurs d’engins endothermiques pour l’électricité et la production de chaleur et l’électricité.
Le programme d’électrification rural du Mali est un exemple de ce dernier. Le programme fonctionne sur l’utilisation de l’huile du Jatropha comme unique carburant. Ces machines sont capables de fonctionner à partir de l’Huile Végétale Pure (HVP) provenant de la plante de Jatropha. Il en sera le cas au Togo, avec la plupart de vieux engins diesels des camions. Les engins diesels modernes ont besoin d’une petite adaptation avant qu’ils ne soient en mesure de rouler sur cette huile localement produite. En fin, l’huile de Jatropha peut être utilisée comme lubrifiant.
Des haies traditionnelles de Jatropha, proches du Projet Tomoka. |
L’ambition est de ne plus utiliser du bois de chauffe pour faire la cuisine. |
Culture associée moderne de Jatropha et Mais démontrée par GuKam, sur la Mini Pilote du Projet à Danyi. La plante de Jatropha a 14 mois. |
Il est largement reconnu que le Jatropha enrichit le sol. En effet, « les tourteaux », le résidu issu de la presse des graines de Jatropha, sont utilisés comme un fumier. En outre, ce résidu peut être utilisé pour la production de biogaz et de briquettes pour la cuisson. Les propriétés d’insecticide qui lui sont aussi reconnues doivent encore être vérifiées plus en détail. C’est aussi le cas avec plusieurs autres effets cités dans la littérature. Par exemple, Une autre remarque à faire, est la capacité de la plante à pouvoir résister à toutes sortes de maladies et virus et son influence de protection et de croissance sur tous les plantes comme le mais, l’oignon, le piment, l’arachide, et le haricot, qui seraient dans son environnement immédiat.
L’usage de l’huile végétale au lieu de l’huile fossile a plusieurs avantages. L’huile fossile devient rare et son prix galope à tout moment. En conséquence, il y a une forte demande pour l’énergie renouvelable. En plus, l’usage des huiles fossiles est la principale cause du changement climatique. Les biocarburants n’ont pas cet effet dévastateur. Ils ont un cycle fermé de dioxyde de carbone, parce que le CO2 émis durant la production de l’huile végétale et sa combustion est capturé par la plante durant sa croissance. Ce qui aide à stopper la concentration en CO2 dans l’air.
La demande en biocarburant croit de jour en jour. Le quotidien Biofuels Digest Newsletter montre que des industries, investisseurs, et sociétés multinationales en carburant, sont tous actifs sur le terrain du Jatropha. Ils ont ensemble --avec des Coopératives d’agriculteurs, des entrepreneurs, des ONG, des gouvernements, de petites, moyennes et grandes entreprises-- lancé des milliers d’initiatives pour la culture du Jatropha. Des entreprises spécialisées en consultation les assistent, en produisant des analyses et du support pour la conceptualisation et la mise en place de chaines de production de biocarburant innovatrices et durables à base de Jatropha. Et des gouvernements de plusieurs pays en développement en ont fait une Priorité Nationale de Développement. Dans ce groupe, il y a l’Inde, le Mali, le Brésil, le Ghana, la Tanzanie et le Sénégal.
L’Afrique a une position centrale dans le développement croissant des initiatives partout dans le monde, sur le biocarburant à base du Jatropha. Les entreprises Américaines, Allemandes, Britanniques, Suédoises, Canadiennes et Japonaises sont en concurrence pour de terres agricoles pour la culture de produits-source d’énergie, non consommables, comme le Jatropha. Le Ghana a opté pour des plantations à grande échelle de production de biocarburant. Cette méthode de plantation à grande échelle engendre souvent une population de déplacés de leurs petites fermes qui s’inquiètent aussi de la question de sécurité alimentaire. Ainsi, la viabilité des plantations à grande échelle en Afrique se pose. Des effets négatifs de ce genre seront évités, si le Système Jatropha - avec méthode de production à petite échelle - uniquement orienté sur la population, est réalisé après son adaptation aux circonstances locales, et sur des terres non destinées à la culture de produits vivriers.
Le Projet Tomoka introduit ce cycle complet de production de Jatropha au Togo – de la graine à l’huile |
Les plantations de Jatropha à grande échelle et même des plantations à petite échelle de monoculture ne contribuent pas nécessairement à la conservation de l’environnement ou au développement rural de la population indigène. C’est pourquoi la Plate-forme internet JatrophaBook a été établie pour aider en général les petits propriétaires, et leur permettre d’accéder au marché du Jatropha. La Plate-forme explique qu’au sein du ‘JatrophaBook’, il serait possible de partager des connaissances scientifiques et celles issues d’expériences concrètes de champs de Jatropha, afin de pouvoir commencer des discussions spécifiques relatives aux pratiques durables.
La durabilité est un concept complexe. Mais elle n’est pas aussi mystérieuse ou vague comme la littérature la présente souvent. Elle ne veut pas seulement dire que nous voulons maintenir et garder quelque chose en existence. Cela signifie aussi que nous fournissons tout ce qui est nécessaire pour assurer la vitalité de cette chose. Dans le cadre du développement rural, elle signifie que nous voulons débuter un processus continue à travers lequel nos populations rurales extrêmement pauvres élargissent et réalisent leur potentiel au sein de leur propre milieu rural. Comme le démontre notre Projet ‘Aliments & Bioénergie’ l’introduction du système Jatropha va déclencher son processus de développement continu. Notre Projet Tomoka lui a même donné un élan en le combinant avec la production d’aliments de base. Notre cocktail ‘Aliments & Bioénergie’ sera un véhicule puissant pour le développement rural, parce qu’il établit une spirale de développement durable grandissant au sein de la communauté rurale en termes écologiques, sociaux, énergétiques et économiques. Ce site n’est pas le lieu pour aller en détail sur ces quatre aspects interactifs de base.
Quelques explications du point de vue social, vont donner une idée sur le genre d’interaction dont nous parlons.
L’huile de Jatropha est utilisée par un moteur Perkins avec générateur. C’est l’ambition de Tomoka pour l’électrification rurale à petit échelle. |
L’huile de Jatropha et ses principaux dérivés (illustration à partir d’une plantation indienne). |
L’aspect social de la durabilité prendra plusieurs formes et effets dans des projets comme le nôtre qui adopte une forme hybride du Système Jatropha. La culture combinée du Jatropha avec d’autres produits comme le maïs et le haricot rend les fermiers moins victimes des fluctuations des prix. Ce qui est le plus important c’est que les pauvres paysans gagneront des revenus plus élevés qu’auparavant. Cette forme hybride du Système Jatropha a crée une série de facteurs de production qui sont dirigés vers une amélioration durable des conditions typiques de vie des fermiers.
Contrairement à d’autres formes d’agriculture, les fermiers qui participent à la Forme Hybride du Système Jatropha, contribueront positivement à l’environnement: l’abattage des arbres pour de l’énergie traditionnelle (charbon de bois) s’arrêtera. La terre ne se dégradera plus parce que les résidus obtenus après la presse des graines en huile (tourteaux), seront utilisés comme fertilisant. Néanmoins les nouveaux arbres de Jatropha grandiront sur des terrains déboisés mais non encore défrichés. Le reboisement de ces surfaces - avec les plantes Jatropha (et dans notre Projet Tomoka : aussi avec des produits vivriers et arbres utiles) contribuera à la réhabilitation de l’environnement naturel, et à la séquestration du CO2.
La population rurale va acquérir de nouveaux savoir-faire moderne et connaissances qui vont revitaliser notre secteur agricole. Il y aura des centaines de nouveaux emplois et revenus sur au moins 100 nouvelles fermes à petite échelle, sur la plantation GuKam à taille moyenne de production d’aliments de base et bioénergie, et dans les petits ateliers agro-industrielles qui vont transformer le Jatropha et les surplus des récoltes d’aliments. En plus, 300 fermiers existants seront encouragés à planter des haies de Jatropha tout autour de leurs propriétés. Cela leur permettra de relever d’une façon significative, leur revenu annuel. Tout ceci permettra de freiner ou même arrêter la migration vers les grandes villes et la diaspora. En outre, la croissance des activités économiques conduira automatiquement aux revenus plus élevés pour des autorités locales et nationales, à travers les collectes de taxes raisonnables. Aussi vont-elles disposer de plus de moyens pour améliorer les infrastructures (comme des routes et de l’eau potable), la santé et l’éducation
En substituant les sources d’énergie traditionnelles non saines (nous pensons à la de fumée du bois de chauffe, du charbon et des huiles fossiles qui servent à cuire et à éclairer), par du biocarburant localement produit et convenable à la nature ((huile Jatropha)), nous contribuons à la préservation de l’environnement et une meilleure santé, spécialement la santé de nos femmes qui font la cuisine. L’électrification rurale déclenchera plusieurs activités sur le plan culturel, économique et de l’éducation, ce qui accéléra encore plus, le processus du développement.
Presse manuelle introduite aux 1ère heures du développement du Système classique Jatropha ( ici en Tanzanie) |
Le Sayari Expeller (fabriqué en Tanzanie) est commercialement viable et sera introduit par Tomoka dans le Canton de Dawlotu Tutu. Il fonctionne à base d’Huile Végétale Pure de Jatropha, quand il presse les graines de Jatropha. |
Détails de Presse manuelle utilisée pour la démonstration et pour la production de petite quantité d’huile (Bieleberg Ram Press) |
Et il y en a mieux encore. En sensibilisant la population rurale sur les trésors qu’ils ont, nous les autonomisons dans le vrai sens du terme. Nous les aidons à devenir plus autosuffisants et autonomes. Leurs terres, produits vivriers, récoltes de Jatropha, et leur organisation, savoir-faire et connaissance traditionnelles au sujet des produits agricoles et coopération, seront surement des objets de valeur et capables d’absorber des innovations. Ainsi, la population deviendra confiante de son propre potentiel.
Progressivement, notre nation deviendra moins dépendante des importations et aides, et aura à disposition, des budgets plus importants à consacrer à l’amélioration des infrastructures et à d’autres priorités de développements prises en compte dans le contexte Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) des Nations Unies. Le Togo fonctionnera de plus en plus avec les contributions des populations à la base : les gens qui forment notre nation. En effet, la forme hybride de Système Jatropha de Tomoka contribuera de façon significative au développement et fonctionnement durables de notre pays.
L’internet est plein de publications sur le Système Jatropha. Au fait c’était plus ou moins un ‘heureux résultat inattendu’ de tentatives d’encourager l’usage de cette ‘plante à huile’ comme biocarburant. L’Institution allemande la plus importante pour le Développement (la Coopération), le ‘DeutscheGesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) et le ‘Centre National de l’Énergie Solaire et des Énergies renouvelables (CNESOLER)’ ont commencé une étude pilote au Mali en 1993. Dans une étude d’évaluation sur le Jatropha Curcas en Afrique (2009), faite par le Dr Reinhard K Henning, l’un des pionniers du Système Jatropha, il est dit que le but de ce projet était de vérifier la faisabilité technique, financière et économique d’une approche intégrée avec les arbres Jatropha et - si cela est une réussite – la porter à une plus grande échelle. Le rapport conclut que la viabilité économique du Système Jatropha au niveau méso et macro est très satisfaisante. C’est pourquoi sa dissémination prend une allure rapide, et le Mali l’a adopté comme une des priorités de son développement national.
L’hypothèse Centrale (lien 9) du Système Jatropha est basée sur ce que beaucoup d’utilisateurs appellent le ‘pioneering, classic handbook for Jatropha cultivation’. En français: Le Manuel pionniers pour la culture du Jatropha: The Jatropha System – An Integrated Approach of Rural Development in Tropical & Subtropical Countries (update 2009). En français: Le Système Jatropha - Une Approche Intégrée de Développement Rural dans des Pays Tropicaux et Subtropicaux – mise à jour 2009.Le bouquin dit que le Système Jatropha a crée ‘une réciprocité positive entre la matière première (production d’énergie) d’un coté et l’environnement & production d’aliments’ de l’autre. Et les objectifs principaux du Système au Mali paraissent être: 1) contrôle de l’érosion. 2) l’autonomisation des femmes, 3) création de revenu rural et 4) la production de l’énergie renouvelable. Ils correspondent très bien à plusieurs Objectifs du Millénaire pour le Développement (ODM) des Nations Unies (lien 10). Le système Jatropha contribue significativement aux ODM 1, 3 et 7. Respectivement, il s’agit de : 1) d’éradiquer l’extrême pauvreté et la misère, 2) de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, 7) d’assurer un environnement durable.
Le FACT Foundation aux Pays-Bas est une ressource clé dans le secteur Jatropha. Son site présentent les faits essentiels, une littérature mise à jour, des vidéos en anglais et en français, etcetera.
Usages de l’huile de Jatropha au niveau village, sous la forme classique du Système du Jatropha |
L’étude d’évaluation mentionnée ci-dessous, liste (à sa page 37) les caractéristiques essentielles de ce Système classique Jatropha tel que développé dans les milieux ruraux arides au Mali. Il est considéré comme un système complexe avec plusieurs effets agro-écologiques, sociaux, financiers, méso et macro-économiques. Ses composantes majeures peuvent être discernées dans sa définition. L’approche intégrée implique : ‘planter des arbres sous formes de haies, organiser au niveau village les étapes de récoltes et pré transformation des graines, obtenir l’huile Jatropha et des produits dérivés à partir de Presses manuelles ou dotées de moteur, et enfin étudier et influencer les conditions de marché de sorte que l’usage de ces produits deviennent financièrement viables pour tous les groupes cibles concernés’.
Tomoka ajoute que les produits dérivés, non seulement incluent les résidus issus de la presse des graines, mais aussi des produits finis issus des petites activités agro-industrielles telles que la fabrication de savon, et à une étape ultérieure, l’électrification rurale. En d’autres termes: l’agriculture, l’agro-industrie et la consommation locale forment un système unifié d’éléments dans lequel la valeur ajoutée (via l’agro-industrie et ventes) demeure dans la communauté rurale. Ceci en fait un puissant moteur de toutes sortes de processus de développement rural.
Depuis sa conception, le Système Jatropha a été introduit dans des pays comme la Tanzanie, le Madagascar et la Mozambique. Le profil classique du Système décrit ci-dessus a suivi une évolution depuis lors. Durant cette dernière décennie, il s’est graduellement transformé en une forme très différente et sophistiquée avec l’introduction d’exploitation commerciale à grande échelle. De cette manière, l’huile de Jatropha aide à satisfaire la demande pour l’énergie renouvelable. Les investisseurs occidentaux avec des plantations à une grande échelle variant entre 10 à 100.000 hectares ou plus, semblent attendre beaucoup de cette source d’énergie convenable à l’environnement. Vu de la perspective des masses rurales pauvres dans les pays en développement tels que le Togo, il y a une autre évolution et tendance très intéressante du Système Jatropha: Les planteurs de haies traditionnelles peuvent en même temps cultiver du Jatropha à petite échelle sur des fermes d’environ 5 hectares (Mali), soit avec la culture à moyenne échelle de Jatropha sur des plantations allant de 20 à 1000 hectares (Senegal and Ghana). Notre projet de Tomoka se développe à partir de cette application du Système Jatropha. La portée entrepreneuriale et la mission des initiateurs de Tomoka, la société GuKam, confirment cette option.
Notre projet de Tomoka va au-delà de l’exploitation commerciale du seul Jatropha. Nous le combinons explicitement avec une production progressive d’aliments de base et le processus agro-industriel implanté dans le milieu rural en question. La caractéristique la plus frappante de cette forme hybride du Système Jatropha c’est que la production d’aliments de base est combinée avec la culture de Jatropha de manière à restaurer et préserver notre environnement naturel, à assurer la sécurité alimentaire, l’électricité, la bioénergie et petites agro-industries dans le milieu rural. En réalisant tout ceci, notre forme hybride du Système Jatropha contribuera d’une manière significative au développement social et économique de notre pays dans son ensemble.
GuKam prépare la culture du Jatropha en association avec du maïs sur la Plantation Pilote à Avégamé-Développement des « meilleures pratiques agronomiques » pour le Projet Tomoka. |
La culture du Jatropha en association avec des légumes (au Nicaragua) - sera testée par GuKam, en vue de la mise en œuvre des Programmes de Tomoka orientés sur les femmes. |